L’U.R.C. « qui qu’chest oco qu’çu machin là » pourrait dire un cauchois non averti. Le cauchois bien informé lui répondra « cha veut die : Université Rurale du Cauchois ». Faut-il encore préciser ce que renferme ce sigle et d’abord en rappeler l’historique.
1984-1988 : La création de l’U.R.C. Développement du Lexique cauchois
En 1983, Michel BIGOT, alors directeur de l’Hôpital d’Yvetot, lance, entouré de quelques fervents du Pays de Caux, le C.E.P.C. (Cercle d’Etudes du Patrimoine Cauchois) destiné à promouvoir tout ce qui gravite autour de ce patrimoine.
Un peu plus tard, en 1984, l’activité dialecte cauchois prend son autonomie sous le sigle « U.R.C.-Université Rurale Cauchoise ».
Dans un premier temps, l’objet de l’Association est assez large, mais elle se consacre rapidement à son sujet de prédilection : le dialecte cauchois.
Sous la conduite de Jean HEBERT, premier président de l’URC, une équipe de six cauchoisants confirmés entreprend un travail de sauvetage du dialecte cauchois, sous l’égide du Ministère de la Culture, sur proposition de la Fédération Départementale des Foyers Ruraux.
Le Ministère ayant exigé des « garanties scientifiques », l’Université de Rouen délègue Gérard LOZAY, auteur d’une thèse de doctorat du 3ème cycle sur « L’analyse d’une situation linguistique en Pays de Caux, le canton de Yerville ».
Un autre appui intervient avec le professeur Gaston CANU, professeur de linguistique à l’Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris III)
Ce travail de « bénédictin » aboutit, à partir de 1985, à la publication de 6 fascicules de 70 à 90 pages chacun, traitant de façon rigoureuse des 3 domaines qui constituent une langue : la phonologie et la morphosyntaxe en 1 fascicule, le lexique en 5 fascicules, le tout étant enregistré sur cassettes par Jean HEBERT.
Cet ensemble constitue un inventaire linguistique du Pays de Caux inégalé à ce jour. En complément, Jean HEBERT tenait beaucoup à mettre le dialecte cauchois en situation en présentant un cauchois moyen, Hormidas LAVENU, dans sa vie quotidienne à la ferme.
A partir du travail d’un petit groupe, Jean HEBERT venait tous les jeudis après-midi au Lycée Agricole, faire la saisie du texte sur un des premiers PC à l’aide d’un logiciel
« Framework », aujourd’hui oublié, auquel l’initiait Mme BARGHON, bibliothécaire.
Cette collaboration aboutit en 1994 à la sortie du livre « La Jeunesse d’Hormidas Lavenu ».
1989-2005 : l’U.R.C. en pleine action
On pourrait considérer la période 1989-2005 comme l’Âge d’Or de l’U.R.C. qui, au cours de ces années, compte près d’une centaine d’adhérents. La promotion du dialecte cauchois se poursuit notamment avec la publication de textes dans l’hebdomadaire, le Courrier Cauchois, fournis par l’atelier d’écriture dont plusieurs membres parviennent à éditer des livres qui obtiendront un bon succès, souvent avec le concours des Editions Bertout, on peut citer : D.D. Du TRAIT, Paul NOEL, Norbert PROUIN, Thierry COTÉ…
Dès le départ, l’U.R.C a trouvé son lieu d’accueil au Lycée Agricole d’Yvetot avec le concours constant et bienveillant de Monsieur JUHEL, le directeur de l’époque et de Madame BARGHON, déjà citée.
Les séances de travail et les assemblées générales ont lieu dans la grande salle de réunions et la salle des fêtes est mise à disposition chaque fois que nécessaire.
Dans ce cadre, de nombreuses animations sont mises en place, sous différentes formes, avec au fil des années :
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Les représentations théâtrales :
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« Le mariage d’Augustin » et « L’invitation ».
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Jean AVENEL avec : « Les Ducauchois » et « Pêque Mêle en Caux ».
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La troupe « La mascarade » de Saint-Pierre-en-Port.
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Les concours photos sur les thèmes : Pays de Caux, Maupassant.
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Les soirées « conteurs cauchois ». En 1989, le premier concours voit triompher Michel LECOUTEUX, devenu depuis un membre de base de l’U.R.C. et un conteur de notoriété.
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Les journées MAUPASSANT sur deux jours, avec un cycle de quatre conférences.
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L’exposition Jehan LE POVREMOYNE.
A partir de 1994, les assemblées générales sont suivies d’un repas cauchois à la cantine du Lycée, avec le concours d’une cuisinière. Les menus font appel à la tradition cauchoise où dominent la crème, la pomme, le cidre bouché, sans oublier le trou normand…
Ces petits banquets étaient très appréciés et ont rassemblé jusqu’à 56 personnes en 1997.
L’année 1999 est tristement marquée par la disparition de Jean HEBERT et la responsabilité de la présidence est désormais assurée par Gérard LOZAY.
Les activités se poursuivent sur un rythme constant, mais les repas de l’Assemblée Générale ne peuvent plus avoir lieu dans les locaux du Lycée en raison de nouvelles règles administratives. Les participants se retrouvent donc au restaurant « Le Vieux Normand » à Allouville-Bellefosse.
En 2005, le décès du président Gérard LOZAY porte un nouveau coup très dommageable à l’U.R.C.
2005-2015 : une période transitoire
Pour ne pas voir disparaître l’U.R.C., Claudine SAVALLE accepte de prendre la présidence, mais les activités se limitent aux réunions mensuelles où l’atelier d’écriture animé par Etienne CHARAMON poursuit la production de textes cauchois, toujours publiés par le Courrier Cauchois. Pendant cette période, un livre collectif des membres de l’U.R.C. "Fables et Textes en cauchois" et un autre de Lucien MALOT puis de Michel LECOUTEUX sont également édités.
A partir de 2015 : le renouveau
Fin 2015, Denis DUCASTEL, notamment connu comme éditeur du « Pucheux » accepte de reprendre la présidence de l’U.R.C. Il est élu à cette fonction à l’Assemblée Générale qui suit en février 2016. Au cours de cette assemblée, la décision est prise d’adopter de nouveaux statuts plus conformes aux buts de l’Association. Le sigle U.R.C. est conservé, mais signifie désormais : UNIVERSITÉ RURALE DU CAUCHOIS marquant ainsi plus nettement l’intention de se consacrer essentiellement au dialecte cauchois.
Les réunions mensuelles se poursuivent, avec pour base de l’activité, l’atelier d’écriture.
Plus récemment un nouveau petit groupe, nommé groupe Jean HEBERT, s’est constitué pour reprendre ce qui était la vocation initiale de l’U.R.C., l’étude du dialecte, avec le projet de compléter le lexique, notamment avec du vocabulaire côtier peu présent dans la première édition et d’apporter les suppléments grammaticaux qui pourraient s’avérer utiles. La reprise de l’ensemble sous forme numérique apportera une grande souplesse d’utilisation.
L’U.R.C. reste donc bien vivante.
Amis et soutiens du cauchois, « barguinez pîn, v’nez aveu nous ».
http://universiteruraleducauchois.e-monsite.com
Christian FEDINA – trésorier de l’U.R.C
Commentaires
1 Guénot Jean-Bernard Le 25/11/2019
J'avions l'idëie de v'ni à la prochaine runion, eul 12 à Yv'tot. Oyou qu'cha s'tieint exactement ?
Merci d'avanche d'vot réponse.
A bientôt.
Jean Bénard
Conteu cauchôè... occâsionnel
mimidebarentin Le 17/02/2020